lundi 4 janvier 2010

Le mot du parrain du festival bossa nova 2009 à Thiais

“…C’était, le 10 Juillet 2008, le cinquantième anniversaire de la bossa-nova.
Il est vrai que pour un français de France cela n’évoque pas forcément grand-chose. Mais pour moi qui suis peut-être le chanteur français le plus bossa-noveur de France, cette date est un événement.

D’abord, parce que j’ai le même âge, cela déjà devrait suffire à m’émouvoir, mais il est une autre raison plus profonde qui donne valeur à cet anniversaire, celle de mettre construit artistiquement autour de la bossa-nova.
Le Brésil a été pour moi une terre d’accueil où je me suis vu naître une deuxième fois. Comme si, en écoutant de vive voix sa musique, je m’en sentais, soudain, orphelin.
C’est par la bossa-nova que j’ai découvert le Brésil et moi-même.
Vous comprendrez alors que je n’ai pu refuser l’invitation de Jean-Baptiste AMAND, quand il m’a proposé d’être le parrain de ce premier festival de la bossa-nova.

Qu’est-ce que la bossa-nova ? C’est une question difficile. Ses détracteurs écriraient sûrement à côté de son nom, ces dates : (1958- 1965).
Je ne fais pas partie, non plus, de ce courant traditionaliste, conformiste qui la voit uniquement comme une technique appliquée, je crois que la bossa-nova, en dehors de son mouvement, est une expression extraordinaire par laquelle avec une guitare, on a trouvé le moyen d’unir, rythme et harmonie dans leur plus grande complexité.
Comme l’écrivait M. Antonio Carlos Jobim, derrière la première pochette du disque de Joao Gilberto, « lorsque Joao s’accompagne, il s’incarne en l’instrument, quand l’orchestre l’accompagne il s’incarne également en l’orchestre ».
J’ai toujours pensé, en tant que guitariste, que la bossa-nova se présentait comme le meilleur support de la chanson.

A sa genèse, elle était un pont entre la France et le Brésil. Antonio Carlos Jobim, Vinicius de Moraes, ont signé la bande son de « Orpheu Négro » palme d’or de cannes (1959) film de Marcel Camus qui avait transposé au cinéma une pièce de théâtre de Vinicius de Moraes « Orfeu da Conçeiçao ».
Bien entendu c’est le 10 juillet 1958 que la bossa naîtra par l’enregistrement de « chega de saudade » avec Joao Gilberto, son troisième pilier.
Depuis, ce temps, combien d’artistes français ont été inspirés par cette expression, Henri Salvador, Claude Nougaro, Sacha Distel, Brigitte Bardot, Pierre Barouh, Michel Fugain, Pierre Vassiliu et bien d’autres encore.

Car, comme le Brésil, issue du métissage, elle s’est toujours transformée, mélangée, du tropicalisme à l’électro, du jazz au funk, la bossa-nova est une musique vivante qui a toujours déclenché des passions dans notre hexagone et qui en déclenchera encore ici et partout dans le monde.
C’est, parce que j’en suis un enfant, que je suis honoré, aujourd’hui, d’être le parrain de ce premier festival qui j’espère, donnera sa place à une expression musicale majeure et pourtant absente de nos manifestations. Espérons que ce festival de la bossa-nova soit le premier d’une longue série…“

Didier SUSTRAC


www.festivalbossanova.com
www.sustrac.com

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