Le Parisien du 29 décembre 2016 Photographie de Christophe Dubuis |
On parle souvent de la générosité des gens après leur
mort. Celle de Pierre Barouh n’était pas comme les autres. Elle émanait de lui.
Chaque concert, chaque minute, il les consacrait à communiquer autour de lui
tout ce qu’il avait pu voir et ressentir au cours de sa vie.
Il y a déjà quelques mois, en juin, nous sommes allés
le filmer dans le cadre de notre série documentaire sur la Bossa nova Nous n’irons pas à Rio. Il nous tenait à
cœur de présenter Pierre Barouh puisqu’il avait été l’un des précurseurs de la
Bossa Nova en France. Pierre Barouh et Saravah, c’était là pour nous l’essence
même de la Bossa. Et nous ne nous étions pas trompés… En le filmant, nous avons
découvert tellement de souvenirs extraordinaires. L’équipe de tournage avait du
mal à se concentrer sur la technique tant le charisme de Pierre envahissait la
pièce.
Pierre Barouh c’était le Brésil, le Japon, la France,
la chanson… et tellement d’autres choses. Lors de son dernier concert au festival de Bossa Nova
de Thiais le Vendredi 25 Novembre 2016 organisé par Jazzonotes il avait décidé
de descendre de scène parce que c’était la vraie générosité de Barouh, il
lui fallait sentir le public. Il était de ces gens là qui ne préparent pas un
concert. Il était de ces gens là qui vivent un concert, qui vivent un moment et
qui, comme seul un artiste peut le faire, arrive à travers une image, une
musique, un charisme, à faire ressentir à une foule entière ce que renferme
secrètement leur cœur.
Parmi beaucoup de chose, Pierre Barouh avait été pour
nous et sûrement beaucoup d’autre gens l’image même d’un homme attentionné.
Pierre Barouh au Festival Bossa Nova 8ème édition Photographie de Perl Samama |
Il a su nous donner de son temps cette journée de
juin où nous sommes venus le filmer chez lui et encore une fois ce soir de novembre
au café théâtre… Il a su nous donner du temps. Et c’est peut-être l’une des
choses les plus belles que l’on puisse donner...
Merci Pierre pour ce moment et cette disponibilité.
Monique Bensaïd